Depuis le 31 décembre 2023, la loi nous impose de séparer nos déchets alimentaires des ordures ménagères, pour tous les producteurs, y compris les particuliers. C’est ce qu’on appelle le tri à la source des biodéchets.
Au-delà du contexte réglementaire, il n’est plus possible aujourd’hui, d’un point de vue environnemental, de continuer à transporter et incinérer des déchets composés à 90% d’eau !
Le tri à la source des déchets organiques (déchets alimentaires et végétaux) est un vrai levier de réduction des déchets. Les déchets alimentaires représentent en effet 30% du poids de nos poubelles, soit environ 80 kg par an et par habitant !
Ces déchets peuvent et doivent être valorisés spécifiquement. Ils représentent une ressource très utile pour enrichir nos sols (par la pratique du compostage) ou produire une énergie renouvelable (par la méthanisation).
Pour répondre à cette obligation, trois mots d’ordre pour le SMICTOM :
Faire du compost, c’est créer quelque chose de vivant, c’est créer une entité à partir d’éléments que vous aurez récoltés et assemblés vous-même.
Démarrer le compostage, c’est commencer un voyage alchimique et poétique. Une fois engagé, vous serez porté par vos propres réalisations et découvertes.
Il existe bien des méthodes de compostage mais nous allons nous en tenir ici au compostage dit « ménager », c’est-à-dire réalisé par un ménage.
Il sera principalement constitué des déchets de la cuisine et du jardin. Sa mise en œuvre est simple et demande peu d’investissement. Avec nos quelques conseils, vous obtiendrez un compost de qualité, riche et vivant, que vous pourrez employer partout au jardin.
Le compost ménager peut se faire en tas ou dans un composteur.
Le tas est plus facile à mettre en œuvre mais il est très sensible aux aléas climatiques. Il prend plus de place et son coté visuel n’est pas apprécié de tous…
Vous pouvez réaliser vous-même votre composteur avec du bois de récupération mais attention à ce qu’il ne soit pas traité. Vous pouvez aussi l’acheter dans le commerce ou auprès du SMICTOM à un prix intéressant…
Pour en savoir plus, suivez ce lien : Les composteurs du SMICTOM
Il faut prendre un peu de temps pour réfléchir à l’emplacement, cela est primordial.
Techniquement, il ne doit pas être trop au soleil ni à l’humidité. Il ne doit pas être trop près du voisin car si il n’est pas pratiquant (du compostage) il a généralement des a priori féroces…
Vous allez être amené à aller souvent à votre composteur, au moins une fois par semaine pour y apporter vos restes de cuisine et à peu près à chaque fois que vous jardinerez. Il faut donc qu’il soit assez près de la maison. Ne vous en faites pas, votre compost, qui sera bien fait, ne dégagera pas d’odeurs désagréables d’ammoniaque, seulement un petit fumet de sous- bois quand vous le brasserez.
Le compost est vivant, il a donc besoin d’oxygène pour vivre. Une fois votre composteur installé, faites un petit lit de matières structurantes de quelques branchages par exemple, sur 5 à 10 centimètres. Et c’est parti !
La clé du succès est d’apporter autant de matières humides que de matières sèches, de matières molles que de matières dures, de matières « vertes » que de matières « brunes ».
De votre cuisine viendra plutôt des matières qui sont à la fois humides, molles et « vertes ». Il faudra mettre autant de matières sèches, dures et « brunes » à chaque apport. Puis il suffit de mélanger les deux grossièrement. L’objectif est d’avoir un compost homogène, structuré, qui lui permet de respirer jusqu’au cœur.
Voilà pourquoi, il ne faut pas mettre une seule matière à la fois. Car si vous mettez trop de matière humide, molle et verte, votre compost ne sera pas structuré, il va se tasser, pourrir, faire du jus et dégager de mauvaises odeurs. Au contraire, si vous mettez trop de matière sèche, dure et brune, votre compost restera sec et ne se décomposera que très lentement, sur des années.
Le mélange ne se fait qu’en surface, avec ce que vous venez d’apporter. Mais une à deux fois par an, il est bien de tout brasser pour homogénéiser l’ensemble. Voilà pourquoi il est plus pratique d’avoir deux composteurs, un en fonctionnement et un plein, bien retourné, qui mûrit tranquillement.
Nous pouvons mettre dans le composteur tout ce qui est organique et non pollué.
Mais… Car il y a un « mais »… Sous certaines conditions que voici.
Les restes de fruits et légumes, de viande, de laitage, de pain, les coquilles d’œuf, le marc de café et son filtre en papier…
Mais… Car il y a un « mais »… Si vous apportez des restes d’origine animale, il faut le faire en petite quantité, pour des raisons d’hygiène et il faudra prendre soin de les enterrer au centre du tas afin de ne pas attirer les rongeurs et autres petites bêtes à poil !
Mouchoir en papier, papier journal (uniquement en noir et blanc avec des encres végétales) carton brun, cendres de bois (en toute petite quantité et provenant de bois non traité), plantes d’intérieur…
Mais… Car il y a un « mais »… Rappelez-vous que rien ne doit être souillé par des produits polluants !
Tontes de gazon, feuilles, fleurs fanées, herbes non sollicités*, petits branchages…
Mais… Car il y a un « mais »… Les petits branchages peuvent structurer le compost, ce qui est bien. Si vous avez une trop grande quantité de branchages, vous pouvez les broyer avant de les intégrer au compost. Et attention, les tontes de gazon sont très « vertes », pensez à bien les mélanger avec de la matière « brune », structurante ou à les faire séchez un ou deux jours au soleil si vous pouvez…
* Il n’y a pas de « mauvaises herbes » car contrairement à nous, les herbes ne font pas de sentiments. D’ailleurs, beaucoup d’herbes du jardin sont comestibles (voir par exemple le Guide des plantes sauvages comestibles et toxiques de Francois Couplan, Ed. Delachaux et Niestlé). Donc, dans nos jardins il y a les herbes que l’on aime et les herbes que l’on ne connait pas encore et que l’on peut appeler « non sollicitées », voilà !
Les matériaux ont juste commencé à se décomposer, le composteur commence à se faire coloniser par la faune des décomposeurs. Il peut être épandu au pied de plantes déjà robustes ou très gourmandes. Il peut aussi être utilisé en paillage, au pied des arbres et arbustes déjà bien enracinés.
On évitera de le mettre sur les semis car ceux-ci sont fragiles.
Les matériaux perdent leur forme, le composteur est bien habité par nos amis les insectes, les acariens et les champignons. Le volume a beaucoup diminué.
Il peut être épandu comme le compost jeune et il peut aussi être apporté en grosse quantité sur les légumes fruits comme les courges, les tomates, les poivrons…
Astuce : Vous pouvez semer directement vos courges et courgettes sur votre tas de compost !
Les matériaux ne sont plus reconnaissables, le compost est noir. Il est facile à tamiser à l’aide d’un grillage moyen ou d’un vieux sommier de lit. Les insectes que vous avez observés durant toute la période de compostage commencent à être moins nombreux.
Il convient très bien en petit apport aux légumes racine comme les betteraves, les carottes, les radis, les navets… Et il convient très bien en gros apport aux légumes feuille comme les choux, les salades, les épinards…
Astuce : Vous pouvez fabriquer du terreau en mélangeant 1/3 de sable + 1/3 de terre + 1/3 de compost. Vos semis l’apprécieront !
Le compost est terne, il n’y a plus un seul animal et la matière organique se minéralise. Il devient beaucoup moins intéressant pour le sol.
Prenez une poignée de votre compost dans une main et pressez légèrement. Si il est bien équilibré, le compost doit perler mais ne pas suinter.
Comment faire son compost ? Télécharger le guide (PDF)
Comment bien pailler au jardin ? Télécharger le guide (PDF)
Pour aller plus loin :
Retrouvez tous les guides du SMICTOM de la région de Fontainebleau classés par thèmes !